Tout savoir sur la vasque PMR : dimensions, installation, accessibilité
L’accessibilité d’une salle de bain ne se limite pas à des barres d’appui ou à un espace plus large : chaque élément doit être pensé pour garantir sécurité, confort et autonomie, notamment la vasque. Trop souvent négligée, elle joue pourtant un rôle central dans l’usage quotidien, en particulier pour les personnes en fauteuil roulant ou à mobilité réduite.
Pour répondre aux normes en vigueur, une vasque PMR doit respecter des dimensions précises, offrir un dégagement suffisant sous le plan de toilette, et intégrer des équipements spécifiques comme un siphon déporté ou un robinet ergonomique. Ces exigences s’appliquent aussi bien aux logements qu’aux établissements recevant du public (ERP), où l’installation d’une vasque accessible est une obligation légale.
Qu’est-ce qu’une vasque PMR ?
Conçue pour garantir l’accessibilité aux personnes à mobilité réduite, la vasque PMR ne se distingue pas uniquement par son apparence : elle répond à des normes précises pour permettre une utilisation autonome, confortable et sécurisée, notamment en position assise ou en fauteuil roulant.
Définition et usage dans l’accessibilité
Une vasque PMR (Personne à Mobilité Réduite) est un lavabo spécialement conçu pour :
- Offrir un dégagement suffisant sous le plan, afin de permettre le passage des jambes d’une personne en fauteuil
- Être installée à une hauteur adaptée, généralement entre 70 et 85 cm du sol
- Intégrer des éléments facilitant la préhension et l’utilisation, comme un robinet ergonomique, un bord de cuve arrondi, ou une forme peu profonde mais large
Son rôle est de permettre aux usagers une utilisation en toute autonomie, que ce soit dans un cadre privé (logement individuel) ou public (ERP, EHPAD, établissements scolaires, hôtels…).
Différences avec une vasque classique
Contrairement aux lavabos classiques, souvent posés sur un meuble ou peu accessibles en position assise, la vasque PMR présente plusieurs caractéristiques spécifiques :
Éléments |
Vasque classique |
Vasque PMR |
Hauteur standard |
~85–90 cm |
70 à 85 cm réglable selon l’usage |
Espace sous vasque |
Obstrué (meuble, tuyauterie) |
Libéré, sans meuble ni obstacle |
Profondeur |
Variable, parfois peu accessible |
≥ 30 cm de dégagement, ≥ 50 cm conseillé |
Robinetterie |
Standard, peu ergonomique |
Mitigeur à levier, thermostatique |
Sécurité |
Bords durs, angles vifs |
Bords arrondis, anti-choc |
En résumé, la vasque PMR est spécifiquement conçue pour répondre aux contraintes d’accessibilité, dans le respect des textes réglementaires comme l’arrêté du 20 avril 2017 ou le Code de la construction.
Normes et dimensions obligatoires
Pour qu’une vasque soit réellement considérée comme accessible aux personnes à mobilité réduite, elle doit répondre à des exigences précises en matière de hauteur, de dégagement, de profondeur et d’équipements techniques. Ces normes visent à garantir une utilisation confortable, sécurisée et autonome, notamment en fauteuil roulant.
Hauteur, dégagement sous vasque, profondeur
Les dimensions réglementaires minimales sont les suivantes :
- Hauteur d’installation (du sol fini au bord supérieur de la vasque) : entre 70 cm et 85 cm, afin d’être accessible en position assise comme debout.
- Dégagement sous vasque : au moins 70 cm de haut et 30 cm de profondeur libres pour permettre le passage des jambes et des pieds.
- Largeur minimale de la vasque : 60 cm conseillés pour garantir un accès latéral ou frontal, notamment en fauteuil.
- Profondeur fonctionnelle : une vasque de 50 cm de profondeur est recommandée pour atteindre le mitigeur sans effort et limiter les projections d’eau.
En plus de ces dimensions, la vasque doit être fixée solidement au mur sans obstruer l’espace sous le plan, et sans éléments saillants qui gêneraient le positionnement ou créeraient un risque de blessure.
Un siphon plat ou déporté est obligatoire pour éviter tout contact entre les jambes et les tuyauteries. Ce point est souvent négligé dans les installations, alors qu’il conditionne la réelle accessibilité du poste de lavage.
Réglementation pour ERP et logements
La réglementation distingue deux cas :
Dans les ERP (Établissements Recevant du Public)
- L’installation d’une vasque PMR est obligatoire dans chaque sanitaire accessible.
- Elle doit être utilisable en autonomie complète, sans assistance.
- Tous les équipements associés (robinetterie, miroir, distributeurs) doivent être positionnés entre 90 cm et 130 cm de hauteur.
Dans les logements privés
- Les normes s’appliquent aux logements neufs, aux logements rénovés avec subventions publiques (ANAH, MaPrimeAdapt’), et aux logements locatifs accessibles.
- Le respect des dimensions est fortement recommandé pour assurer une adaptation durable, même s’il peut exister une certaine souplesse en rénovation légère.
Dans tous les cas, ces normes s’inscrivent dans le cadre juridique du Code de la construction et de l’habitation, complété par l’arrêté du 20 avril 2017, qui encadre l’accessibilité des bâtiments aux personnes handicapées.
Types de vasques PMR disponibles
Le choix d’une vasque PMR ne se limite pas à sa conformité aux normes : il doit aussi tenir compte de l’espace disponible, du type de salle de bain (privée, ERP, établissement collectif), et des préférences esthétiques ou pratiques. Plusieurs configurations sont possibles, chacune avec ses avantages.
Quel type de vasque choisir ?
Vasque suspendue
C’est le modèle le plus répandu dans les installations PMR. Fixée directement au mur, sans meuble en dessous, elle libère l’espace nécessaire au passage d’un fauteuil roulant. Elle est idéale pour les petites salles de bain, facile à installer, et compatible avec un siphon déporté ou plat.
✅ Avantages : encombrement réduit, accessibilité optimale, conformité facile.
⚠️ À vérifier : fixation murale solide (charge minimale 100 kg recommandée).
Vasque encastrée sur plan libre
La vasque est intégrée dans un plan de toilette ou un plateau sans meuble dessous. Cela permet de garder une surface d’appui latéral pour les objets (verre, brosse à dents…), tout en conservant l’accessibilité en dessous. Ce type de vasque convient bien à une salle de bain familiale ou partagée.
✅ Avantages : confort d’usage, esthétique plus épurée.
⚠️ Attention à la hauteur totale du plan et à la profondeur utile dégagée.
Vasque posée sur meuble ouvert ou plan adapté
Certains modèles sont posés sur des meubles spécialement conçus pour l’accessibilité, avec découpe à l’arrière, absence de fond, ou structure en équerre laissant libre l’espace sous le lavabo. Ce compromis peut être intéressant dans des projets de rénovation.
✅ Avantages : possibilité de rangements, esthétique plus classique.
⚠️ À éviter si le meuble empêche un vrai dégagement sous vasque.
Modèles compacts pour petits espaces
Dans les salles de bain exigües ou les WC accessibles, il est possible d’installer des vasques PMR compactes, à condition qu’elles respectent :
- Une profondeur d’au moins 30 cm pour le dégagement
- Une largeur suffisante (60 cm recommandé) pour l’ergonomie
- Une forme incurvée ou peu profonde permettant l’approche du fauteuil sans gêne
Des fabricants proposent des vasques arrondies ou en angle, idéales pour gagner de la place tout en respectant les contraintes d’accessibilité. Ces modèles sont particulièrement adaptés aux logements anciens, studios ou ERP restreints, où l’espace est compté.
Installation d’une vasque PMR
Installer une vasque PMR ne s’improvise pas. Au-delà du simple montage, cela implique de respecter les normes techniques, de prévoir les bonnes hauteurs et de choisir les accessoires adaptés pour garantir une accessibilité réelle et durable. L’intervention d’un professionnel est fortement recommandée, surtout en ERP ou dans un logement avec subvention.
Étapes de pose et d’installation conforme
Voici les grandes étapes pour une installation dans les règles de l’art :
- Repérage et traçage de la hauteur : La hauteur idéale varie de 70 à 85 cm, mesurée du sol fini jusqu’au bord supérieur de la vasque. Il faut tenir compte de l’épaisseur du plan si la vasque est encastrée.
- Fixation murale renforcée : La vasque doit être solide et stable, capable de supporter un appui sans risque. Des fixations spécifiques (chevilles à expansion, renforts muraux) sont souvent nécessaires, notamment dans les cloisons creuses.
- Vérification du dégagement sous vasque : Aucun obstacle ne doit gêner l’approche du fauteuil : pas de meuble, de siphon apparent, de tuyau saillant ou de plinthe bloquante. Le dégagement minimal est de 30 cm de profondeur sur 70 cm de hauteur.
- Raccordement eau/évacuation :L’évacuation doit être latérale ou arrière via un siphon déporté ou plat, pour libérer totalement l’espace central. L’eau chaude doit être protégée ou gainée, pour éviter tout risque de brûlure au contact.
- Finitions et vérifications : L’ensemble doit être facile à entretenir, sans risque de blessure (bords arrondis), et permettre un accès fluide à la robinetterie.
Accessoires indispensables
L’accessibilité d’une vasque ne repose pas uniquement sur sa forme ou sa hauteur. Certains équipements sont essentiels :
- Siphon déporté ou plat : C’est une obligation réglementaire pour libérer le dessous de la vasque. Il peut être apparent ou encastré, mais doit être protégé et facilement accessible pour l’entretien.
- Robinetterie ergonomique : Privilégier un mitigeur à levier unique, à commande souple et idéalement à effet thermostatique (anti-brûlure). Il doit être installé à moins de 30 cm du bord pour être actionné sans difficulté, même en position assise
- Poignées de maintien ou barres d’appui : Positionnées latéralement ou à proximité immédiate, elles offrent un soutien essentiel pour les personnes ayant un équilibre réduit ou des difficultés de préhension
- Miroir inclinable ou incliné par défaut : Il complète la vasque et doit être utilisable en position assise, sans nécessiter de lever la tête ou se déplacer.
Salle de bain PMR : intégrer la vasque dans un ensemble cohérent
Une vasque PMR ne peut pas être pensée seule. Elle doit s’inscrire dans une approche globale de l’accessibilité, où chaque élément de la salle de bain contribue à l’autonomie, à la sécurité et au confort. C’est l’agencement de l’ensemble qui garantit une utilisation fluide, sans obstacles ni efforts excessifs.
Combinaison vasque + miroir inclinable + barre d’appui
Pour optimiser l’accessibilité autour de la vasque, plusieurs équipements complémentaires sont indispensables :
- Miroir inclinable ou en légère pente vers l’avant : Il permet à une personne en fauteuil de se voir sans avoir à se pencher ou à se redresser. Il peut être fixé sur charnière ou avoir une inclinaison fixe dès la pose.
- Barres d’appui latérales : Installées à côté de la vasque (horizontales ou en diagonale), elles facilitent le transfert, l’appui et le maintien debout. Elles doivent être robustes (résistance ≥ 100 kg) et positionnées entre 75 et 85 cm de hauteur.
- Éclairage orienté et non éblouissant : Un bon éclairage, sans reflets ni zones d’ombre, est important pour assurer une visibilité suffisante, en particulier pour les personnes âgées ou malvoyantes.
- Rangement accessible : Si un espace de rangement est prévu, il doit être ouvert, sans portes, et accessible en position assise, à moins de 130 cm du sol.
L’objectif est de créer un poste de toilette complet, utilisable sans assistance, pour toutes les situations de mobilité.
> Meuble vasque PMR : guide complet pour choisir, installer et financer
Cas d’usage : salle de bain privée vs ERP
Salle de bain dans un logement privé
L’installation d’une vasque PMR est particulièrement utile dans :
- Les logements adaptés
- Les résidences seniors ou intergénérationnelles
- Les projets de maintien à domicile
Même si la réglementation est plus souple qu’en ERP, il est fortement recommandé de respecter les mêmes principes (dégagement, hauteur, sécurité) pour anticiper l’évolution des besoins.
Salle de bain dans un ERP (hôtel, cabinet médical, restaurant...)
Dans un ERP, la vasque PMR est obligatoire dans chaque sanitaire accessible, avec :
- Un accès latéral ou frontal dégagé
- Un miroir inclinable
- Une robinetterie maniable à une main
- Des équipements positionnés entre 90 cm et 130 cm du sol
En cas de contrôle ou de mise aux normes, ces critères doivent être respectés pour garantir la conformité du bâtiment et éviter des sanctions.
Budget, marques et aides disponibles
Le coût d’une vasque PMR peut varier selon le modèle, les matériaux, les équipements associés et le niveau de finition. Des aides financières existent pour accompagner les particuliers dans leurs projets d’adaptation, notamment via MaPrimeAdapt’.
Prix d’une vasque PMR : entrée de gamme à haut de gamme
Voici une estimation des fourchettes de prix selon les configurations :
- Vasque PMR suspendue simple : entre 100 et 250 €
Modèle de base, en céramique ou résine, sans meuble ni options.
- Vasque encastrée sur plan : de 200 à 500 €
Selon le matériau (résine minérale, solid surface, céramique haut de gamme) et les dimensions.
- Modèle compact ou design spécifique PMR : 400 à 1 000 € et plus
Avec bords anti-choc, plan intégré, options esthétiques ou matériaux haut de gamme (inox, Corian, composite technique…).
À cela s’ajoute le coût de la robinetterie PMR (80 à 200 €), du siphon déporté (50 à 150 €) et de la pose par un professionnel (150 à 400 € selon la configuration). Le coût total d’installation peut donc aller de 300 à 1 500 € en moyenne, hors aménagement global.
Marques spécialisées et revendeurs fiables
Certaines marques sont reconnues pour leur expertise en accessibilité et proposent des vasques spécifiquement conçues pour un usage PMR :
- AKW : fabricant spécialisé dans les équipements PMR pour ERP et logements.
- Delabie : reconnu pour ses solutions professionnelles conformes aux normes d’hygiène et d’accessibilité.
- Somatem : propose des gammes complètes PMR pour la salle de bain.
- Laufen, Villeroy & Boch, Jacob Delafon : certaines gammes incluent des modèles adaptés ou adaptables.
Il est conseillé de vérifier la conformité aux normes PMR dans les fiches techniques (dimensions, dégagement, accessoires compatibles) avant achat.
Aides et subventions disponibles
MaPrimeAdapt’ est une aide destinée aux personnes âgées ou en situation de handicap, cette aide publique finance jusqu’à 70 % des travaux d’adaptation du logement, dans la limite de 22 000 € HT. L’installation d’une vasque PMR, ainsi que l’aménagement global de la salle de bain, est éligible.
Pour bénéficier de MaPrimeAdapt’ :
- Il faut remplir des conditions d’âge, de ressources et/ou de perte d’autonomie (GIR ou taux d’incapacité).
- Il est obligatoire de passer par un AMO habilité (Assistant à Maîtrise d’Ouvrage), comme Logiadapt, qui accompagne le projet de bout en bout : diagnostic, dossier, artisans, suivi de chantier.
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Autres dispositifs complémentaires
- Aides locales des départements ou collectivités
- PCH (Prestation de Compensation du Handicap)
- Crédit d’impôt en cas d’aménagement spécifique (dans certains cas)
- Aides des caisses de retraite, pour les personnes âgées non dépendantes
Conclusion
Installer une vasque PMR c’est permettre à chacun d’utiliser sa salle de bain de manière autonome, confortable et sécurisée, quelles que soient ses capacités. En respectant les normes de hauteur, de dégagement et d’accessibilité, et en intégrant les bons équipements, il est possible de concilier praticité, esthétique et conformité.
Grâce aux solutions techniques disponibles et aux aides financières comme MaPrimeAdapt’, l’aménagement d’une vasque PMR devient accessible à tous, particuliers comme professionnels. Pour un résultat durable, fiable et bien pensé, un accompagnement comme celui de Logiadapt peut faire toute la différence.
🧼 Vasque accessible : dimensions conformes aux besoins PMR.
🪛 Installation facile : suspendue ou encastrée avec siphon adapté.
📏 Respect des normes : hauteur entre 70 et 85 cm, 30 cm de vide sous meuble.
FAQ
Quelle est la hauteur d’une vasque PMR ?
+
La hauteur d’installation d’une vasque PMR doit être comprise entre 70 cm et 85 cm du sol fini. Cette plage permet un usage confortable aussi bien en position assise (notamment en fauteuil roulant) qu’en position debout. Il est essentiel de tenir compte de la hauteur totale, y compris si la vasque est posée sur un plan.
Peut-on installer une vasque PMR dans une salle de bain existante ?
+
Oui, mais cela dépend de l’espace disponible et des contraintes techniques (mur porteur, évacuation, alimentation en eau). Il faudra prévoir un dégagement libre sous la vasque (70 cm de haut minimum, 30 cm de profondeur) et souvent remplacer le meuble existant. Dans certains cas, des travaux complémentaires peuvent être nécessaires, notamment pour le siphon ou le revêtement mural.
Quel type de robinet choisir ?
+
Le robinet idéal pour une vasque PMR est un mitigeur à levier unique, de préférence thermostatique pour éviter les brûlures. Il doit être maniable d’une seule main, sans effort, et accessible à moins de 30 cm du bord avant de la vasque. Certains modèles à capteur infrarouge peuvent également convenir, à condition d’être fiables et facilement réglables.
Quelle est la différence entre une vasque et un lavabo PMR ?
+
Les termes vasque PMR et lavabo PMR sont parfois utilisés de façon interchangeable, mais on distingue généralement :
– La vasque : souvent associée à un design plus moderne, elle peut être posée, encastrée ou suspendue, avec ou sans plan
– Le lavabo : plus classique, il est souvent suspendu directement au mur
Dans tous les cas, pour être considéré comme PMR, l’équipement doit respecter des critères d’accessibilité stricts (hauteur, dégagement, robinet ergonomique), quel que soit son design.
Quelles aides peut-on obtenir pour l’installation ?
+
Plusieurs aides financières sont disponibles :
– MaPrimeAdapt’ : jusqu’à 70 % du montant des travaux d’adaptation (dans la limite de 22 000 € HT), pour les personnes âgées ou en situation de handicap
– PCH (Prestation de Compensation du Handicap) : aide possible pour les personnes handicapées ayant une reconnaissance MDPH
– Aides des caisses de retraite ou collectivités locales
– Crédit d’impôt pour certains travaux d’accessibilité, sous conditions
L’intervention d’un AMO habilité comme Logiadapt est fortement recommandée pour obtenir et optimiser ces aides, tout en garantissant la conformité des travaux.